Puis-je déclarer mon aide au ménage sans-papiers à l’AVS ?

  • Mise à jour:
  • Lilly Barak

Les sans-papiers (migrants illégaux) sont des personnes qui, selon la loi, résident illégalement en Suisse. Ils n’ont donc pas de statut de séjour régulier. Quatre sans-papiers sur cinq exercent un travail, dont plus de la moitié dans des ménages privés : en tant que femme de ménage, assistance aux personnes âgées ou au pair. quitt fournit des réponses aux questions importantes sur le thème des sans-papiers.

Pourquoi les employeurs engagent-ils des sans-papiers ?

Une étude de l’Université des sciences appliquées du Nord-Ouest de la Suisse a examiné les raisons pour lesquelles les familles engagent un sans-papiers comme employé de maison. À cette fin, des entretiens téléphoniques ont été réalisés chaque année avec un échantillon aléatoire.

La plupart des familles justifient leur recrutement par un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cela permettrait également d’éviter les discussions dans le cadre du partenariat.

L’étude a également révélé que les familles ne sont pas difficiles à l’heure d’engager un travailleur domestique privé. Le plus souvent, on demande au cercle de connaissances de faire des recommandations. L’étude n’a pas pu trouver de motifs pour employer des migrants illégaux, tels que de faibles coûts salariaux, une grande flexibilité ou des motifs pour aider les autres. Au contraire, les employeurs « s’engageraient dans l’emploi d’un travailleur domestique irrégulier sans aucune préparation ».

Les sans-papiers convainquent par leur éthique de travail élevée

Avec une éthique de travail élevée et le désir d’un engagement à long terme, les sans-papiers sauront convaincre. Si l’employeur apprend ensuite le statut de séjour irrégulier de l’aide ménagère, l’étude montre que l’aide ménagère n’est plus disposée à se séparer de l’employé sans-papiers. La pression morale pour agir dans le respect des lois serait alors moindre que le désir de maintenir l’emploi des sans-papiers.

Tableau 1 tirées du rapport final « Sans Papiers en Suisse 2015 » de l’Université de Genève, Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population et B,S,S. commandé par le SEM :

Ménage privé 53%  Industrie de la construction 18%  Hôte 16%  Autre 8%  Agriculture 5%

Les cotisations de sécurité sociale des sans-papiers peuvent-elles être comptabilisées comme l’AVS ?

Oui, les migrants clandestins qui travaillent peuvent être assurés et payer des cotisations de sécurité sociale.

De nombreux employeurs engagent consciemment ou inconsciemment des sans-papiers comme employés. Certains de ces employeurs enregistrent également le travailleur auprès de l’institution d’assurance sociale compétente. Cet enregistrement (remarque : l’enregistrement n’est pas la même chose qu’un emploi, voir titre suivant) est en principe sans risque pour la personne qui séjourne illégalement en Suisse. En raison de la protection des données, ni le Bureau de compensation ou l’Institution d’assurance sociale, ni l’Administration des assurances et des impôts ne peuvent fournir de données à l’Office des migrations. Même si un employeur embauche un migrant illégal par le biais d’une démission, cela n’implique aucun risque pour le sans-papiers.

En s’inscrivant auprès de l’assurance AVS, la travailleuse sans-papiers a laissé ouverte la possibilité que si son statut de résidence est légalisé, elle recevra également une rente AVS en Suisse au moment de sa retraite. Il en va de même, par exemple, si une personne réside ensuite légalement dans un pays avec lequel la Suisse a conclu un accord bilatéral ou multilatéral de sécurité sociale. L’argent déposé n’est donc pas perdu.

Comme les immigrés clandestins travaillent généralement sans payer de cotisations de sécurité sociale, vous n’avez pas droit aux prestations de sécurité sociale à l’âge de la retraite. Ils sont exposés au risque d’être payés avec des salaires de dumping. En outre, sans assurance accident, ils courent un autre risque majeur. Si un accident se produit, il est fort probable qu’ils restent assis sur les frais médicaux, ce qui rendra encore plus impossible pour eux d’avoir un avenir régulier.

Tableau 2 tirées du rapport final « Sans Papiers en Suisse 2015 » de l’Université de Genève, Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population et B,S,S. commandé par le SEM :

Suisse latine 49%  Cantons urbains 27%  Suisse germanophone 19 Cantons touristiques 5%

Non, l’emploi de personnes sans permis de séjour avec permis de travail est puni par la loi. Toute personne qui emploie des sans-papiers peut être poursuivie en vertu de l’article 116(1a) de la loi sur les étrangers :

Art. 116 Promotion de l’entrée, de la sortie et du séjour irréguliers 1.

Avec une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an ou une amende est puni qui :

a. facilite ou aide un étranger en Suisse ou à l’étranger à entrer ou à sortir illégalement du pays ou à préparer un séjour illégal en Suisse

[…]

b. permet aux étrangers d’exercer une activité lucrative en Suisse sans l’autorisation nécessaire ;

Alors, payer l’AVS illégalement ?

Quiconque emploie le papier de San dans le ménage et n’enregistre pas l’emploi correctement est doublement passible de poursuites. Comparable à une personne qui conduit une voiture sans ceinture de sécurité lorsqu’elle est ivre.

Toute personne qui emploie du papier sans-papiers dans le ménage et qui règle correctement son emploi, ne s’expose pas à des poursuites à cause de l’employé noir, mais l’emploi lui- même reste illégal. Comparable à une personne qui conduit une voiture avec sa ceinture de sécurité attachée lorsqu’elle est ivre.

Les développements politiques actuels : En attendant le rapport du Conseil fédéral

La situation actuellement difficile des immigrés clandestins pourrait changer avec le prochain rapport du Conseil fédéral. Le rapport se veut une vue d’ensemble (y compris un éventuel renforcement de la loi) du problème des sans-papiers.

L’accent est mis sur le droit de la sécurité sociale et le droit des étrangers avec les cas dits de « difficultés ». Dans le cas d’une demande pour difficultés, il est décidé si le statut d’un migrant illégal doit être légalisé.

En ce qui concerne les cas de rigueur, la loi sur l’asile et la loi sur les étrangers contiennent toutes deux des dispositions sur la manière dont ces cas doivent être évalués. Toutefois, les critères définis dans la loi pour l’évaluation des cas de difficultés sont interprétés différemment d’un cas à l’autre. Les autorités cantonales disposent également d’une grande marge de manœuvre. Si le canton est prêt à accorder un permis de rigueur, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) doit donner son accord final au dossier. Les sans-papiers reçoivent alors un permis de séjour pour la Suisse.

Le rapport du Conseil fédéral devrait également tenir compte des conclusions du projet « Papyrus » de Genève. Dans le cadre du projet Papyrus, le statut de plus de 1 800 sans-papiers qui n’ont pas de papiers de séjour valables mais qui sont bien intégrés et vivent dans le canton de Genève depuis de nombreuses années a été légalisé. Il n’y a eu que quatre demandes pour des cas difficiles qui n’ont pas été approuvées.

Liste des sources

Fachhochschule Nordwestschweiz : Rapport d’experts « Évaluation des conséquences de la mise en œuvre de l’initiative en faveur des travailleurs qualifiés sur le secteur des bas salaires dans les ménages privés, en particulier pour les migrants peu qualifiés et les sans-papiers » https://sans-papiers- basel.ch/app/uploads/2018/12/Gutachten_Fachkr%C3%A4fteinitiative_Sans-Papiers.pdf

SEM, Secrétariat d’Etat aux migrations : Rapport « Sans Papiers en Suisse 2015 » https://www.sem.admin.ch/dam/data/sem/internationales/illegale- migration/sans_papiers/ber-sanspapiers-2015-d.pdf

NZZ : Article « Genève a légalisé le statut de plus de 1800 sans-papiers » https://www.nzz.ch/schweiz/genf-hat-den-status-von-ueber-1800-sans-papiers-legalisiert- ld.1464609

L’Assemblée fédérale, le Parlement suisse : Interpellation « Sans papiers avec carte d’identité AVS » https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia- vista/geschaeft?AffairId=20103615

L’Assemblée fédérale, le Parlement suisse : Postulat « Examen global de la problématique des sans-papiers » https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia- vista/geschaeft?AffairId=20183381

L’Assemblée fédérale, le Parlement suisse : Proposition « Pour une législation cohérente sur les sans-papiers. Y compris la réponse du Conseil fédéral«  https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20183005

Organisations travaillant pour les immigrés clandestins

Point de contact de l’association pour les sans-papiers : La plate-forme sur les sans-papiers a été fondée en 2002 dans le but de parvenir à des régularisations pour les sans-papiers ou du moins d’améliorer la réglementation sur les difficultés. http://www.sans- papiers.ch

Plate-forme nationale pour les soins de santé pour les sans-papiers : La plate-forme nationale pour les soins de santé pour les sans-papiers a été fondée en 2006, à l’initiative de l’Office fédéral de la santé publique. http://www.sante-sans-papiers.ch

Croix-Rouge suisse : La Croix-Rouge suisse propose à Sans Papiers une clinique ambulatoire pour les soins médicaux de base. https://www.redcross.ch/de/soziale- integration/sans-papiers

Syndicat UNIA : défend les droits des sans-papiers. Cela s’applique aux domaines des soins de santé, de la sécurité sociale et des écoles. https://www.unia.ch/de/arbeitswelt/von- a-z/migrantinnen/sans-papiers, https://www.unia.ch/uploads/media/Sans_Papiers_Brosch_A7_dt_03.pdf

Union Syndicat SIT : Défend les droits des sans-papiers et est en faveur d’une régularisation collective des sans-papiers. http://www.sit-syndicat.ch/

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